Amandine Muller : « Je ne sais même pas pourquoi je pleure »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

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Drôle d’ambiance autour du podium protocolaire du Championnat de France de l’Avenir. Si le public, nombreux sur la place d’Altkirch (Haut-Rhin), attend avec bonne humeur l’arrivée des trois premières de la course en ligne U19 femmes, de l’autre côté du camion, c’est la soupe à la grimace pour Amandine Muller. La faute à un scénario de course cruel pour la coureuse du Grand Est.

« J'ÉTAIS SOUS LE CHOC »

Pourtant, tout avait bien commencé pour l’une des grandes favorites au titre Juniors. Quand sa principale concurrente, Célia Géry (Auvergne-Rhône-Alpes), se décide à prendre les devants dès le premier tour, elle est la seule à pouvoir suivre. “Je ne m’attendais pas à ce que Célia sorte si tôt. Je voulais temporiser au début, mais elle a vite pris de l’avance, alors j’ai été obligée de réagir. Elle m’a attendue pour qu’on parte à deux. On se connaît bien, on a réussi à bien s’entendre pour creuser l'écart.

L’avance grandit rapidement et, très vite, les poursuivantes sont reléguées à se disputer la médaille de bronze, tant les deux filles de tête semblent au-dessus. Il aura alors fallu un coup du sort pour relancer le suspense. Alors en tête, avec Célia Géry dans sa roue, Amandine Muller est touchée par la voiture du comité Auvergne-Rhône-Alpes et chute, entraînant sa concurrente avec elle. Le début d’une fin de course galère pour la coureuse de 17 ans. “Après être tombée, Célia a pu repartir tout de suite, mais moi, j'ai dû changer de vélo. Mais il n’était pas à ma taille et la position était bizarre. J’avais un peu mal au bras et au coude, mais ça allait. J’étais surtout sous le choc”.

« J’AI SERRÉ LES DENTS »

Attendue par Célia Géry, Amandine Muller a pu revoir la tête de course. Mais touchée dans sa chair et en compagnie d’une concurrente en grande forme, elle a été contrainte de la laisser filer. “À la fin, c’était vraiment dur, on roulait fort et Célia était meilleure. Je savais qu’à chaque montée elle allait plus vite, j’essayais de m’accrocher. J’ai fait de mon mieux mais elle m’a distancée dans le Roggenberg”. Isolée, avec un tour et demi à couvrir, Amandine Muller part alors dans un effort solitaire pour résister au peloton et décrocher une médaille d’argent, sa troisième médaille de la semaine. “J’ai serré les dents dans le dernier tour pour ne pas me faire rattraper”.

Au courage et en pleurs, elle franchit la ligne d’arrivée près de quatre minutes après la vainqueure du jour et une minute avant les premières poursuivantes. “J’ai eu du mal à garder l’avance que j’avais, j’étais vraiment cuite. J'ai tout donné pour tenir. Je suis contente de moi”. S'ensuit un tourbillon d’émotions après la ligne, dans le camion des secours et au podium. Il fut difficile pour elle de retenir ses larmes. “Les émotions redescendent, je ne sais même pas pourquoi je pleure…”. En tout cas, pas parce qu’elle est passée à côté de sa course.

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