Et puis Johan Le Bon n'a plus vu personne...

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Il y a douze ans, Johan Le Bon, 19 ans, maillot bleu marine de Bretagne-Schuller sur le dos, avait levé les bras à l'arrivée de la Route Bretonne, en compagnie de ses deux coéquipiers, Mathieu Halléguen et Laurent Pichon. Ce dimanche après-midi, il a remis ça en solitaire avec le maillot blanc de Dinan Sport Cycling. Il s'offre ainsi deux Route Bretonne à son palmarès, comme son père Dominique, premier en 1982 et 1994, déjà à douze ans d'intervalle. Plus que le clin d'oeil, le coureur de 31 ans continue de se faire plaisir dans le peloton amateur comme il l'explique à DirectVelo.

DirectVelo : Gagner dès le début de saison, est-ce que c'était important ?
Johan Le Bon : C'est toujours bien et c'est de bon augure. Je ne pensais pas être à ce niveau-là. C'est bien pour la suite mais les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Ce n'est pas parce que je gagne aujourd'hui que dimanche prochain ça va bien se passer. On va essayer de faire du vélo comme j'aime durant la suite de la saison. Gagner, ça fait toujours plaisir, et à 12 ans d'intervalle comme le père, ça fait aussi plaisir.

« TOUT LE MONDE SE REGARDAIT UN PEU »

Qu'est-ce qui t'a décidé à partir seul à plus de 30 kilomètres de l'arrivée ?
Les Sojasun ont mal couru, ils étaient en surnombre mais ils n'ont jamais pris la course en main. Ce sont même eux qui désorganisaient à chaque fois les groupes. Jean-Louis Le Ny a attaqué dans le circuit final. J'ai décidé de contrer car je voyais que tout le monde se regardait un peu. Et après, j'ai bien géré mon effort. C'est un circuit où il est facile de le gérer car il y a deux bosses, deux descentes et un petit morceau de plat où on peut envoyer du braquet.

Étais-tu bien renseigné ?
Il y avait l'ardoisier et je me rendais compte de mon avance dans la bosse de l'autre côté du circuit, où on a un champ de vision de plus de trente secondes. Au début, je les voyais à une vingtaine de secondes, puis à trente secondes et puis je ne voyais plus personne. Je ne voyais pas la moto qui ouvrait le groupe alors à la fin je commençais à être confiant. Mais tant que la ligne n'est pas franchie, tout peut arriver : une chute, une crevaison, un incident mécanique. Je suis resté concentré jusqu'aux 500 mètres. 

« LES COURSES QUI ME FONT ENVIE »

Ton programme de mars sera-t-il breton ?
Je serai sur les Classiques bretonnes. Je continue le vélo en amateur pour me faire plaisir donc je me fais plaisir en faisant les courses bretonnes et les courses qui me font envie.

Ta victoire lance aussi bien la saison de Dinan...
Ça fait du bien pour tout le monde. On a un bon groupe. Mon équipe a bien géré. On n'était que sept au départ mais on a bien contrôlé le début de course. Maxime (Cam) a été malade en début de semaine donc il n'était pas fameux ce week-end. Dans l'échappée, il m'a dit qu'il voulait durcir la course. Mais tout le monde a fait sa part de boulot. Anthony Rallé, Damien Poisson mais aussi Baptiste Renault qui a un problème à une jambe et qui se bat pour faire le travail. C'est aussi grâce à eux que je gagne.

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