Léo Kraemer a endossé un nouveau costume samedi dernier sur le Circuit des 4 Cantons. “J’avais un rôle de leader, je devais attendre le sprint. C’était ma première course avec une telle distance (172 km) depuis le Grand Prix de Saint-Étienne avec l’équipe de France l’an passé. C’était déjà bien de pouvoir encaisser ces kilomètres. Yan Gras m’a placé toute la journée dans le peloton. On filtrait un peu les échappées, on a loupé la bonne mais on ne s’inquiétait pas trop car il y avait quand même des équipes qui roulaient", explique au micro de DirectVelo le sociétaire du SCO Dijon-Team Materiel-velo.com. 

Dans le circuit final, sa formation a mis en route pour rentrer sur les échappés, sans succès. “On a manqué un peu de jus pour revenir". L’Espoir 1 s’est alors résolu à disputer le sprint pour une place en dehors du podium (voir classement). “Je me suis retrouvé seul car mon poisson-pilote, Baptiste Poulard, est tombé. Il a failli m’emmener avec lui dans sa chute. Je me suis vite replacé devant. Aux 250 mètres, ça commençait à se rasseoir. Je me suis dit : « allez, c’est le moment ». Je n’ai pas non plus une pointe de vitesse exceptionnelle. Si je pouvais les surprendre, ça allait être à mon avantage. C’est ce que j’ai fait et ça a tenu jusqu’à la ligne". 

« ILS ONT SU ME SÉDUIRE AVEC LEUR PROJET JEUNE »

Le puncheur alsacien de 18 ans se découvre des qualités de sprinteur. “Je m’étoffe, je combine les deux. Je vois d’autres aspects de ce que je suis capable de faire. Je l’ai travaillé sur quelques cyclo-cross avec les changements de rythme, mais je n’ai pas spécialement bossé les sprints". Le mois dernier, lors de la dernière épreuve des Boucles du Haut-Var, il a déjà eu l’occasion de se tester sur un emballage massif en terminant dans le Top 5 (voir classement). “Je devais placer Axel Rambault mais je l’ai perdu en route. Je me suis retrouvé devant et j'ai fait mon propre sprint. C’est un peu grâce à ça que le club a commencé à me découvrir en tant que sprinteur et m'a donné ma chance aux 4 Cantons". 

L’ancien sociétaire de l’UC Haguenau, suivi par AG2R Citroën U19 Team, est conforté dans son choix d’avoir rejoint la structure bourguignonne. “C’était l’une des DN les plus proches de chez moi. Pierre (Gautherat) y allait aussi. Cette équipe a une certaine renommée, elle tient la route. Ils ont su me séduire avec leur projet jeune. Je ne suis pas que coéquipier, je peux être leader sur certaines courses. Si j’avais été à Chambéry (AG2R Citroën U23 Team, NDLR), ça aurait été plus compliqué de faire ma place en début de saison". Il est malgré tout toujours suivi par l’entraîneur d’AG2R Citroën U19, Alexandre Pacot, ancien coureur du SCO Dijon. “Il m’a proposé de me suivre encore, ça se passe très bien. Je garde des liens avec la filière U19. J’essaierai de venir à quelques stages".

« RESTER PARMI LES DIX MEILLEURS FRANÇAIS DE MON ÂGE »

Auteur de quatre Top 10 ces dernières semaines, Léo Kraemer passe bien la transition avec les Juniors. “Je suis assez régulier. Ça me rassure sur le travail effectué cet hiver. Je monte petit à petit en puissance. Mon but est de rester parmi les dix meilleurs Français de mon âge. Je veux continuer à prendre de l’expérience mais je ne veux pas non plus attendre. Je compte tout de suite montrer que je suis présent". Son prochain objectif sera la Youngster Coast Challenge, le 18 mars avec les Espoirs en Belgique. Il sera ensuite sur la prochaine manche de la Coupe de France N1, la Boucle de l’Artois. “Plus tard, je vise le Championnat de France Espoirs et les Classe 2 qu’on fera".

En parallèle, il prépare un diplôme d'État en cyclisme. “Une semaine par mois, je suis en cours à Dijon. Le reste du temps, je suis en alternance dans ma région chez Cross Days Academy qui gère le cyclo-cross UCI de Brumath. Ils ont créé une structure où il y a du savoir-rouler à vélo et des accompagnements de cross. Ça me permet de découvrir autre chose que le fait de courir".